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Élégie de liberté

Depuis plus de deux ans, nous sommes à terre, gisant sur le sol, incapable de se relever dignement. Les gens sont allés voter de la même manière qu’ils sont allés se faire vacciner, ils ont cédé au chantage dans une résignation généralisée, marquant dans leur chair cet état d’impuissance. Nous prenons coup sur coup, le Covid, la guerre froide, l’élection présidentielle, et dès cet été nous reprendrons bien une savate de la part du gouvernement. Certainement, dans un premier temps, une réforme des retraites, puis en un second temps un retour du pass sanitaire. Tous ces coups sont le moyen de maintenir une pression sur les corps. Rendant impossible de se relever pour les rendre. Pourtant, il y a eu un moment où la pression s’est relâchée en février dernier. Les méprisés convois de la liberté ont saisi ce moment pour agir comme dernier sursaut de dignité. Le geste du convoi n’a pas pu durer dans le temps, néanmoins il y a eu au moins le mérite de rappeler à tous une revendication minimum avec un mot de liberté profane pour la gauche. Ce mot au contenu abstrait pour la plupart reste aujourd’hui l’une des seules revendications qui ont produit du sens et mis des âmes en mouvement. Loin de cette récupération libérale qui n’entend par là que la liberté des dominants à écraser l’altérité, que la liberté d’un pillage généralisé de la moindre once d’imagination dans le monde, le mot de liberté est trop signifiant dans des cœurs pour simplement le laisser à l’ennemi. Il est peut-être temps de revenir sur le mot liberté et y entrevoir une condition de possibilité.

Entêtement

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